La qualité d’une recette dépend, au préalable, de l’excellence des procédures, pour la faire aboutir. A l’inverse, les procédures, dans le fonctionnement des institutions européennes est inaudible. Le résultat n’est pas à la hauteur du projet.
Inaudible, par exemple, la suppression, voulue par la Commission, de tout droit de douane sur les importations agricoles ukrainienne, qui a été décidée, unilatéralement, sans consulter le « Conseil des Ministres européens » de l’agriculture, rassemblé chaque semaine, à Bruxelles !
Au Conseil des Ministres siègent un Polonais et un Roumain, entre autres, qui, en présence du Commissaire à l’agriculture, l’auraient informé sur les déséquilibres que fait peser l’énorme production. ukrainienne susceptible de faire littéralement imploser la politique commune ( PAC). En vain.
Ces productions, censées partir pour l’Afrique, ont été libérées dans l’espace européen, laissant à la Russie de Poutine, le monopole de l’approvisionnement alimentaire aux pays du Sud global .
Le bras de fer pour faire aboutir le Traité de libre-échange « U.E-Mercosur », avant les élections au Parlement européen, relève de la même constance.
Négocier des accords de libre circulation implique une mutation radicale de la société, son mode vie, son organisation économique, dominée désormais, par des multinationales … sur le modèle de l’agriculture ukrainienne, apanage des oligarques post communistes , et spécialistes de l’évasion fiscale : Un camouflet pour le peuple ukrainien qui se bat pour sa liberté.
La Commission qui a décidé en toute autonomie et en toute connaissance de cause, une ouverture compulsive et dogmatique des marchés , a pris le risque de faire exploser le modèle universel, porté par les agriculteurs, de l’entreprise à échelle humaine.
Riches de cette expérience douloureuse pour nos producteurs, des différenciations doivent être imposées aux candidats et futurs membres qui auront l’obligation d’accepter des restrictions au grand marché, par des clauses protectionnistes, existentielles pour notre communauté .
C’est dire que le Maitre d’oeuvre de ces négociations à venir, ne doit plus être la Commission européenne, seule, mais celle-ci, en étroite concertation avec les « Conseils des Ministres » concernés .
Et c’est dans la même configuration, que les tractations sur les traités de libre-échange doivent être conduites, pour corriger les graves insuffisances démocratiques, d’origine institutionnelle, de l’Union européenne .