Institutions

L’Europe factuelle

Il est étonnant, dans ce contexte, que le rachat de l’entreprise canadienne BOMBARDIER par le français ALSTOM soit suspendu à une autorisation de la Commission européenne : Les Européens ont cédé leurs champions et leurs fleurons de l’aluminium, de l’acier, du numérique, de la robotique, des panneaux solaires, etc, sans provoquer aucune émotion et aucune réaction de la Communauté européenne ;

L’Europe ne s’est pas dotée d’une politique industrielle commune, c’est un fait.

Les usines clef en main se sont multipliées en direction de la Chine alors celle-ci rachetait nos infrastructures dans les pays le plus fragiles de l’Union ( Port du Pirée, services publics au Portugal …). Dans le même temps, les surplus et les excédents de capitaux, loin de s’investir dans la zone euro, ont été dirigés, prioritairement, sur les autres continents.

Au nom du dogme de la  Concurrence libre et non faussée , datée des trente glorieuses, post-mondialisation, l’Europe a organisé sa propre vulnérabilité et son déclassement avéré.

Ainsi, les Traités de libre-échange se sont multipliés, à la sauvette, sans avoir procédé à un inventaire des moyens de production et aux rapprochements industriels qui étaient indispensables pour résister, et défendre nos normes écologiques, sanitaires et sociales, des normes qui sont inutiles si elles ne s’imposent pas à nos propres concurrents.

Enfin le dumping fiscal a été facilité au travers de montages sophistiqués dont l’Europe s’est fait le champion et la première victime.

« L’Union européenne doit passer du marché au politique, de l’économie au stratégique, du commerce à la défense ». Bref choisir de peser ensemble dans les stratégies de l’heure.

«  L’Europe doit être consciente de sa force » Ursula von der Leyen